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Coronavirus : coup de semonce pour les entreprises endettées!

L'épidémie de coronavirus sévit dans le monde. Chez nous aussi, le nombre de contaminations augmente de jour en jour. Deux scénarios sont possibles. Dans le premier, le virus poursuit sa propagation dans le monde, mais le rythme des contaminations diminue. Il fera de toute façon des dégâts sur les plans économique et financier, mais on pourrait assister à une amélioration au second semestre.

Dans l'autre scénario, moins favorable, l'épidémie se transforme en pandémie et le bilan humain et économico-financier est très lourd. L'économie mondiale entrera alors presque inévitablement en récession et les gouvernements prendront des mesures monétaires et budgétaires radicales.

Des pays comme la France et l’Italie entreraient fort probablement en récession. Ce sont les pays d’Europe les plus touchés et la situation ne s’y présentait déjà pas très bien. L’Italie va avoir beaucoup de mal, surtout après les mesures de confinement décidées ce week-end en Lombardie.

Source : Bloomberg

Coup de semonce

Quoi qu’il arrive, cette crise et la correction sur les marchés sont un véritable coup de semonce pour les entreprises endettées. L'économie mondiale est criblée de dettes. Le taux d'endettement mondial par rapport au PIB s'élève actuellement à 322%. Des entreprises qui étaient déjà en perdition avant la crise vont encore s'enliser et risquent de chavirer. Il s'agit en particulier des entreprises dites ‘zombies’ qui n'ont plus d'activités opérationnelles viables. Si elles parviennent à tenir la tête hors de l’eau, ce n'est que grâce aux faibles taux d’intérêt sur leurs dettes. Or, en coulant corps et biens, elles permettraient aux entreprises saines de rafler la mise. C’est une forme de gigantisme.

Ces entreprises sont tellement endettées qu'elles manquent de résilience. Elles ne peuvent donc plus faire face à des chocs exogènes imprévus tels que le coronavirus. Une chaîne hôtelière américaine cotée en Bourse est ainsi endettée à hauteur de quelque 10 milliards de dollars. Cette dette équivaut approximativement à huit fois son bénéfice net annuel. Cette chaîne n'a pas beaucoup de trésorerie. Sa valeur comptable est même négative. L'effondrement des réservations de nuitées dû à la crise va encore compliquer la donne, à un point tel qu'il ne serait pas étonnant de la voir invoquer la protection contre ses créanciers.

Depuis quelque temps déjà, nous nous tenons à l'écart des grandes banques internationales. L’indice EuroStoxx Banks boit la tasse. Il se prépare à passer sous la ligne de support qui tient depuis plusieurs années (cf. ci-dessous). Les banques européennes sont confrontées à un rendement médiocre de leurs fonds propres. Contrairement aux banques américaines, elles n’ont toujours pas procédé au grand nettoyage des bilans et souffrent des taux d’intérêt très faibles, voire négatifs. En outre, leurs bilans manquent de transparence et leurs résultats sont très variables. Nous nous en tenons donc à notre conviction d'éluder les grandes banques internationales cotées.

Comment procéder alors ?

Econopolis mène toujours une stratégie active d'allocation des actifs dans les fonds. Mi-février, nous avons un peu allégé les positions en actions, pour ensuite les relever après l’intervention des banques centrales. La sélectivité reste cependant de mise. Nous continuons d’investir dans des entreprises capables d'enregistrer une croissance durable. La qualité reste prioritaire. Les facteurs ESG (Environment, Social, Governance) des entreprises sont plus importants que jamais en temps de crise, car ils peuvent assurer la stabilité nécessaire. Les positions sur l’or étaient déjà supérieures à la moyenne depuis quelque temps. Grâce à l’envol de son cours, nous avons pu enregistrer des rendements intéressants.

Conclusion ? Cette crise n’est pas terminée, mais le monde ne va pas s’effondrer. Il reste indispensable de miser sur la qualité et d'éviter les entreprises les plus faibles, car elles vont éprouver beaucoup de difficultés et ne profiteront pas de la relance, qui suit toujours les crises.

Jeroen Kerstens

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