Skip to the content

Durables, les obligations vertes ?

Une vague verte déferle dans le monde des investissements. Le mois passé, 117 investisseurs de 14 pays ont déboursé en un rien de temps 750 millions d’euros pour une obligation durable du gouvernement flamand. La semaine dernière, l’État néerlandais a encore levé 6 milliards d’euros pour une obligation verte. D’où vient ce succès soudain ? La vague d’investissements verts ne cache-t-elle pas quelque chose ?

Sept minutes seulement après le début de l’adjudication du premier emprunt d’État vert des Pays-Bas, 10 milliards d’euros avaient déjà été souscrits. L’adjudication s’est clôturée sur une manne de 21,1 milliards d’euros. L’État néerlandais a finalement émis 6 milliards d’euros à un large groupe d’investisseurs nationaux et étrangers.

L’engouement mondial pour les investissements verts est important. Même les entreprises s'y mettent. Apple a ainsi émis pour 2,5 milliards de dollars d’obligations vertes, le plus gros montant de toutes les entreprises américaines.

 

Cinquante nuances de vert

Le capital des obligations vertes est injecté exclusivement dans des projets durables. Dans le cas des Pays-Bas, il s'agit d’investissements notamment dans l'énergie durable, les chemins de fer et la construction de digues. Cela vaut une notation triple A à l’emprunt d’État néerlandais. Le secteur privé est également intéressé. Apple investit dans une quarantaine d’initiatives environnementales partout dans le monde, dont son propre approvisionnement énergétique.

L’intention est certainement noble, mais est-elle toujours verte ? Qui évalue le caractère durable de tels investissements ?

Si les agences de notation peuvent se baser sur des données financières objectives, l’évaluation des valeurs vertes se fait à l'aune de données plus subjectives. Il manque une obligation de rapport sur la mesure du caractère durable. On note aussi de grosses différences dans les définitions de ce qui est vert ou pas.

 

5 Green Bonds Principles

Afin de favoriser une certaine régulation, l’International Capital Markets Association (ICMA) a établi les Green Bond Principles. Ces lignes directrices non contraignantes visent une communication transparente lors de l'émission d’emprunts obligataires verts, afin que les investisseurs puissent mieux cerner les caractéristiques de l’obligation.

Les Green Bonds Principles décrivent les standards suivants :

  1. Utilisation des fonds
  2. Processus de sélection et d’évaluation des projets
  3. Gestion des fonds
  4. Reporting
  5. Lignes directrices pour l'évaluation externe par des tiers

Dans la pratique, les obligations vertes permettent de financer des projets dans trois grands domaines :

  • Projets énergétiques à faibles émissions de CO2, en particulier les énergies renouvelables, stockage du CO2 et projets waste-to-energy (transformation des déchets en chaleur ou en électricité)
  • Projets sur l’efficacité énergétique des bâtiments, de l’industrie et du transport
  • Projets liés à l’environnement et l’affectation des sols, dans des domaines comme l'agriculture, la sylviculture, l’eau, la gestion des déchets et l'adaptation au changement climatique.

 

Conclusion

Pour l’investisseur sensible aux questions environnementales, les obligations vertes représentent une alternative durable. Ne perdez pas de vue que toutes les obligations vertes ne se valent pas. Renseignez-vous bien avant d’investir. 

Econopolis

comments powered by Disqus