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La croissance malgré tout : comment l’IA, les puces et le cloud stimulent l’économie

» Les entreprises axées sur les technologies exponentielles ont connu une croissance remarquablement forte au cours du dernier trimestre malgré les tensions géopolitiques, avec des investissements importants dans l’IA, les puces, le cloud et la mobilité autonome

» L’accent est passé de la promesse à la productivité, avec des applications concrètes de l’IA dans les processus d’entreprise, des restructurations sur le marché du travail et une intégration accélérée de la technologie dans les secteurs traditionnels

Les technologies exponentielles progressent à contre-courant

Le deuxième trimestre 2025 a fourni une fois de plus une preuve convaincante du rôle que jouent les technologies exponentielles dans le façonnement de l’économie mondiale. Alors que le monde était confronté à l’incertitude politique, aux révisions des taux d’intérêt et aux frictions commerciales, les investissements dans l’IA, la technologie des puces, l’automatisation et l’infrastructure cloud sont restés remarquablement résilients. Mieux encore : dans de nombreux cas, ces investissements ont progressé à contre-courant, même s’ils avaient le vent en poupe.

L’IA et l’automatisation passent de la promesse à la productivité

L’une des tendances les plus surprenantes a été l’intégration accélérée de l’IA générative dans les processus d’entreprise. Des entreprises telles que Salesforce, ServiceNow et DataDog ont signalé une augmentation significative de l’activité de leurs clients, étant donné que les entreprises du monde entier déploient des outils d’IA pour accélérer les flux de travail et réduire les coûts. L’accent est mis de plus en plus souvent sur des gains de productivité concrets plutôt que sur les applications expérimentales. L’intérêt s’est également accru en Europe : SAP et Capgemini, entre autres, ont étendu leur offre d’IA aux clients industriels. Chacune de ces entreprises aborde le thème de l’IA par le biais de cloud de données spécialisés dans l’IA et de services et applications qui aident les entreprises à préparer leurs données pour l’IA, en plus de services d’assistance dans le cadre de la formation à l’IA et de l’inférence. En juin, Meta a montré jusqu’où elle souhaite aller dans ses ambitions en matière d’IA. Outre la création d’un « Superintelligence Lab », l’entreprise a investi environ 14,3 milliards de dollars pour une participation de 49 % dans Scale AI, portant la  valorisation de la start-up à 29 milliards de dollars. L’acquisition souligne à que point le contrôle des données d’entraînement et des capacités d’étiquetage est devenu crucial dans la course à l’armement de l’IA. Salesforce a bien résumé la situation : « Every AI transformation is a data transformation. »

Les gains de productivité ont désormais aussi un impact évident sur la structure organisationnelle des grandes entreprises technologiques. Des entreprises comme Amazon, Microsoft, Intel et Crowdstrike ont annoncé au deuxième trimestre qu’elles « redimensionnaient » leurs effectifs, alléguant que de nombreuses tâches internes sont désormais effectuées de manière plus efficace grâce à l’utilisation de l’IA. Alors que le nombre d’ingénieurs en IA augmente, les fonctions auxiliaires et opérationnelles sont restructurées. Même dans une entreprise traditionnelle comme Walmart, l’équipe technologique mondiale et la division de publicité font l’objet de restrictions budgétaires. Ce qui semblait être initialement un phénomène médiatique se convertit de plus en plus en une restructuration du travail.

Dans le même temps, cela permet de réinvestir dans des rôles stratégiques. IBM l’a constaté assez tôt : après les réductions précédentes, les effectifs ont à nouveau augmenté. Le PDG de la compagnie, Arvind Krishna, a expliqué dans le Wall Street Journal que si l’IA a permis de rationaliser les processus, elle a également créé de l’espace pour réinvestir dans d’autres domaines. IBM a donc recommencé à recruter du personnel : des ingénieurs, des vendeurs et des spécialistes du marketing, des postes qui requièrent de la créativité, un esprit critique et des interactions humaines, des compétences que l’IA ne peut pas remplacer. Alors que l’IA a pris en charge les tâches répétitives, la demande de talents humains dans des rôles stratégiques et significatifs a considérablement augmenté.

L’innovation en matière de nouveaux équipements et de puces : fondement de la croissance exponentielle

En ce qui concerne les équipements, la demande de puissance de calcul et de capacité de mémoire est demeurée robuste. Nvidia a publié de solides résultats trimestriels. Broadcom, Marvell et AMD ont toutes trois revu à la hausse leurs attentes en matière de marché adressable (TAM), tandis que les acteurs clés du cloud et de l’Internet tels que Microsoft, Amazon, Alphabet et Meta ont confirmé ou même augmenté leurs plans d’investissement dans l’IA. Dans le même temps, nous avons assisté à l’essor de nouveaux acteurs tels que CoreWeave, Nebius et Stargate, ainsi qu’à l’arrivée d’acteurs souverains. Par exemple, l’Arabie saoudite a annoncé la création d’une entreprise d’IA soutenue par l’État (Humain) et les Émirats arabes unis ont lancé MGX, une société d’investissement axée sur l’IA, soutenue par le fonds souverain Mubadala et la société holding d’IA G42. Pour ces acteurs du Moyen-Orient, un nouveau mantra s’impose : compute, not crude.

La mobilité autonome décolle, dans la rue et dans les airs

La mobilité autonome a pris un nouvel élan ce trimestre. La société Waymo qui fait partie d’Alphabet a étendu son service de robotaxi à un plus grand nombre de villes américaines, tandis que le service Apollo Go de Baidu a dépassé le cap des 11 millions de trajets autonomes en Chine. En juin, Tesla a aussi finalement mis en place son service de robotaxi tant attendu. Ce qui fut longtemps considéré comme une vision futuriste devient aujourd’hui un produit commercial. Elon Musk a explicitement lié l’avenir de Tesla au succès de la technologie autonome et de l’intelligence artificielle. Selon lui, les véhicules à conduite autonome pourraient augmenter la capitalisation boursière de Tesla, actuellement d’environ 1 000 milliards de dollars, de 5 000 à 10 000 milliards de dollars. L’enjeu n’est donc pas négligeable. Beaucoup de choses bougent également dans les airs : lors du Salon de l’Aéronautique et de l’Espace de Par) is de 2025, les aéronefs à décollage et atterrissage verticaux électriques (eVTOL) et la mobilité aérienne autonome ont fait l’objet d’une attention sans précédent. Des entreprises comme Archer Aviation, EHang et Eve Holding ont présenté leurs premiers modèles commerciaux et annoncé des collaborations avec les aéroports et les gouvernements. La transition de la phase de test au déploiement évolutif semble proche.

Pour les investisseurs, le deuxième trimestre 2025 a donc été à nouveau une période au cours de laquelle les entreprises technologiques visionnaires ont fait la différence. Et non seulement en raison de leur esprit d’innovation et d’entreprise, mais aussi de leur capacité à se développer. Sur le plan géopolitique, les tensions liées à la politique commerciale des États-Unis à l’égard de la Chine se sont temporaire- ment atténuées tout au long du trimestre, ce qui a soulagé les marchés. Toutefois, la tendance structurelle demeure : les technologies exponentielles constituent de plus en plus la base de la croissance économique, de l’innovation des entreprises et des rendements à long terme. Dans un monde confronté à d’innombrables défis, elles continuent de créer des opportunités pour les entreprises, les investisseurs et les économies

Siddy Jobe

Siddy Jobe

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