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Aperçu du marché Q4-2023

Aperçu du marché Q4-2023
Aperçu du marché Q4-2023

Un trimestre de hauts et de bas

Le quatrième trimestre a encore été comme une série de montagnes russes. En octobre, la tendance négative instaurée en août s’est maintenue. Tant les marchés des obligations que ceux des actions, ainsi que les matières premières ont fait l’objet de fortes corrections et le sentiment des investisseurs s’est effondré. En novembre, les investisseurs ont retrouvé leur appétit pour le risque. Les marchés mondiaux des actions et des obligations ont connu le mois le plus performant depuis trois ans. Cette tendance s’est poursuivie en décembre, faisant du quatrième trimestre l’un des meilleurs de ces dernières années. L’indice mondial a progressé d’environ 6 % en euros, mais le BEL20, par exemple, s’est maintenu autour de 0 %.

Le quatrième trimestre a encore été comme une série de montagnes russes. En octobre, la tendance négative instaurée en août s’est maintenue. Tant les marchés des obligations que ceux des actions, ainsi que les matières premières ont fait l’objet de fortes corrections et le sentiment des investisseurs s’est effondré. En novembre, les investisseurs ont retrouvé leur appétit pour le risque. Les marchés mondiaux des actions et des obligations ont connu le mois le plus performant depuis trois ans. Cette tendance s’est poursuivie en décembre, faisant du quatrième trimestre l’un des meilleurs de ces dernières années. L’indice mondial a progressé d’environ 6 % en euros, mais le BEL20, par exemple, s’est maintenu autour de 0 %.

L’origine de cette volatilité a été essentiellement macroéconomique. Le taux d’intérêt américain à 10 ans a donné le ton à cet égard. L’adhésion de la Fed au mantra « plus haut pendant plus longtemps », conjointement aux préoccupations concernant l’endettement des États-Unis, a conduit à un pic dans les attentes en matière de taux d’intérêt en octobre. La hausse des taux d’intérêt et la crainte d’un ralentissement économique ont constitué un cocktail pernicieux pour toutes les classes d’actifs. Toutefois, les taux d’inflation inférieurs aux prévisions, combinés à des données économiques stables, ont suscité un renversement de situation. Alors que le début du trimestre avait été marqué par des préoccupations de « stagflation », le thème le plus populaire au terme de ce même trimestre était un « scénario Boucle d’or » de désinflation et de résilience économique.

Les développements géopolitiques ont également eu un impact sur les marchés. L’attaque de Hamas contre Israël du 7 octobre et l’invasion israélienne de la bande de Gaza qui s’en est suivie ont pesé sur les marchés en octobre. Un conflit qui s’étendrait, impliquant des puissances régionales comme l’Iran et la Turquie et une superpuissance comme les États-Unis, serait catastrophique pour l’économie mondiale et les marchés internationaux. Cependant, le fait que le conflit reste limité à Gaza et qu’un cessez-le-feu de courte durée ait été instauré en novembre a contribué à relancer les marchés mondiaux. Le rencontre entre le dirigeant chinois Xi Jinping et le président américain Joe Biden, présageant une diminution des tensions entre les États-Unis et la Chine, a également contribué à ce sentiment favorable.

Le basculement du sentiment « risk-off » vers une attitude « risk-on » sur les marchés boursiers a été un phénomène mondial. Les indices européens et amé- ricains, en particulier, ont enregistré de bonnes performances. Sur les marchés développés (DM), le Royaume-Uni est resté à la traîne, principalement en raison de la forte pondération des actions liées aux matières premières. Les marchés émergents (EM) ont progressé de 8 %, sous l’impulsion de l’orientation « tout sauf la Chine ». Les indices Hang Seng et Shanghai se positionnent en bas du classement en termes de rendement depuis le début de l’année (YTD). La persistance de données macroéconomiques négatives, les conséquences d’une bulle immobilière, la déflation (!) et une politique de plus en plus erratique poussent les investisseurs mondiaux à se détourner en masse de la Chine. Cela profite aux pays émergents en dehors de la Chine, comme l’Inde, où les marchés atteignent de nouveaux records.

Au niveau sectoriel, la reprise des actions de fin d’année, qui avait débuté en novembre, a également été généralisée. Jusqu’alors, le marché était principalement porté par les « Magnificent Seven » (cette expression se réfère aux sept grandes entreprises technologiques – Apple, Microsoft, Amazon, Alphabet, Meta, Nvidia et Tesla – qui ont dominé les marchés boursiers en 2023), mais en novembre et décembre, nous avons constaté une participation plus large. D’une part, les actions cycliques « bon marché », y compris celles des secteurs chimiques et industriels, étaient très populaires. D’autre part, nous avons également observé un mouvement marqué de hausse dans les parties plus spéculatives du marché, telles que les sociétés technologiques et les crypto-entreprises non rentables. Le complexe énergétique, pour sa part, a connu une période difficile. Les énergies renouvelables, de l’hydrogène à l’énergie éolienne et solaire, ont subi de fortes dépréciations, sous l’effet combiné de la baisse des prix de l’énergie, de coûts plus élevés et de l’incertitude politique. Le secteur du pétrole et du gaz a subi les effets négatifs de la faiblesse des prix du pétrole.

Les marchés obligataires ont suivi la même tendance que les marchés des actions. Ils étaient assez défavorables en octobre, le taux d’intérêt américain à 10 ans ayant atteint son niveau le plus élevé depuis 20 ans. En novembre, cependant, la situation a tourné à l’euphorie, avec un rendement de plus de 3 % pour les obligations d’État mondiales, ce qui constitue une performance exceptionnelle. Malgré la volatilité, les marchés du crédit sont restés stables, même dans le segment High Yield (haut rendement). Contrairement au scénario catastrophe où des taux d’intérêt plus élevés conduiraient à une vague de faillites, les entreprises semblent avoir été en mesure, jusqu’à présent, de faire face à des coûts de financement plus élevés, grâce au soutien d’une économie robuste. Après un mois d’octobre décevant, les obligations européennes et les obligations des marchés émergents (EM) ont suivi les obligations d’État américaines (UST) en novembre et décembre. Les marchés obligataires semblent avantageux par rapport aux actions et cela attire beaucoup de capitaux. Une surpondération des obligations rallie donc le consensus.

Sur les marchés des matières premières, c’est la « désinflation » qui a donné le ton. Alors que, au début de cette année, l’accent était mis sur les pénuries d’approvisionnement, on réalise aujourd’hui qu’il y a une abondance de marchandises, tout au moins à court terme. Le ton a été donné par les marchés pétroliers, où les prix ont chuté au cours du trimestre, malgré une baisse de la production par l’OPEP. Les matières premières industrielles ont suivi cette tendance. Un métal précieux, l’or, fait exception à la règle. En octobre, le prix de l’or a grimpé en raison des tensions géopolitiques. En novembre, il a même dépassé le seuil des 2 000 USD, à la suite de la baisse des taux d’intérêt réels (taux d’intérêt ajustés à l’inflation). Sur les marchés des changes, le DXY, un indice pondéré du dollar par rapport à d’autres devises, a chuté d’environ 4 % au cours du dernier trimestre de 2023.

Au cours du quatrième trimestre, le sentiment du marché a suivi l’évolution des prix. Le sentiment du marché a atteint son point le plus bas de l’année en octobre, pour ensuite se redresser en novembre. Nous maintenons notre positionnement dans un portefeuille diversifié axé sur les actions et les obligations de qualité, la technologie, le climat et l’or. À cet égard, nous restons fidèles au mantra selon lequel rien n’est jamais aussi mauvais ou aussi bon qu’il n’y paraît.

Philippe Piessens

Philippe Piessens

Philippe Piessens est Senior Wealth Manager chez Econopolis Wealth Management. Philippe possède une vaste expérience dans le secteur financier, avec un accent sur les actions. Il débute sa carrière en 2001 chez Lehman Brothers à Londres, avant de rejoindre HSBC et Kepler Cheuvreux. Il est également actif dans l'art, en tant que collectionneur et consultant, et dans l'immobilier, à travers une holding familiale. Philippe est titulaire d'un BSc en relations internationales de la London School of Economics.